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Paroles de centenaires. Camille Seguin, un siècle à la ferme de Ponçay

Publié le 16/08/2021 à 06:25 | Mis à jour le 16/08/2021 à 11:44 Nouvelle République

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Camille, entourée de son fils et de son cousin, continue sur le même rythme à 100 ans passés.
© Photo NR

Née le 25 mai 1921 à la ferme de Ponçay, Camille Seguin ne s’est jamais éloignée de ses terres. Elle n’a jamais vu la mer, la faute aux animaux qui demandaient une présence humaine permanente. Elle se souvient.

 

 

La famille de Camille Luneteau est présente sur la ferme de Ponçay depuis trois siècles. Camille y reçoit, en s’excusant presque de garder son bonnet sur la tête, aux côtés de Noël son fils unique et de son cousin-voisin, de quelques années son cadet. Si l’oreille est un peu plus dure qu’antan, la mémoire fonctionne à merveille.

« Les cultures ont changé, les bâtiments pas trop, introduit-elle en faisant le tour du carré de la ferme. Il y a le logement de l’ouvrier, le toit des cochons, les hangars, l’étable, l’écurie, le poulailler et le pigeonnier. Toute jeune, j’étais prête avant 6 h le matin : c’était l’heure du passage de Meunier, le laitier de Marcilly, pour la laiterie des Ormes. Je ne suis jamais rentrée à la maison avant la nuit tombée. »

 

Dur labeur dans la ferme familiale

À l’aube de la Seconde Guerre mondiale, Camille travaille avec ses parents. Vingt-quatre hectares de terres, une dizaine de vaches, deux truies, dont ils élèvent les petits, trois chevaux de trait, quelques chèvres et une basse-cour nombreuse composée de canards, poules, lapins et autres pigeons.

Dans les champs : blé, orge, avoine, betterave ou trois hectares de vigne se partagent les parcelles. Pour nourrir le bétail et vendre à la coopérative. 

« Mon futur mari, Raymond Seguin, a échappé à la guerre. Nous nous sommes mariés en 1944. Nous avons été ouvriers de mes parents jusqu’en 1962, avant de prendre leur suite. Raymond avait une santé fragile. Je faisais le travail avec les animaux, l’entretien, avant de partir aux champs mener l’attelage de deux chevaux et d’une herse trois pans. »

« Pendant la guerre, ce n’était pas simple. Les Allemands venaient confisquer de la nourriture. Ils ont réquisitionné un de nos meilleurs chevaux. Je me souviens de cheminots de Saint-Pierre-des-Corps qui venaient en train jusqu’à Port-de-Piles, puis en barque, pour venir remplir leur musette de vin. »

Un travail difficile mais aussi des loisirs.

L’année était rythmée par les journées « qui comptent » : battages, vendanges, fenaisons, brûlerie ou cochonnailles. « Et puis, il y avait les temps d’amusement, lors des assemblées, pour la fête des laboureurs, le comice de Richelieu. On allait au bal à Marigny. En hiver, c’étaient les veillées entre voisins, avec boudin et haricots. Il y avait aussi le mois de Marie (mai). Les hommes se gageaient à l’assemblée de Marigny, le dimanche après Pâques. »

Plus tard, Camille se souvient du premier tracteur, un Allis-Chalmer, ou de la batteuse Société Française, une mécanisation qui permettra à Noël d’agrandir l’exploitation, qui comptera une centaine d’hectares. « Une vie saine et active et le désir de rester le plus longtemps possible à Ponçay, entourée des miens, avec mon petit verre de vin quotidien, ma soupe et un peu de chocolat », conclut, avec le sourire, la fermière de Ponçay.

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